vendredi, septembre 09, 2011



Ségolène Royal croit en ses chances de victoire malgré les sondages.
afp.com/Jean-Christophe Verhaegen L'EXPRESS.FR
Ségolène Royal ne s'avoue pas vaincue. A la Rochelle, la candidate malheureuse de 2007 a renforcé son statut d'outsider capable de créer la surprise, derrière le duo Hollande-Aubry.
C'était la candidate dont plus personne ne se méfiait, au PS. "Tous mes concurrents sont gentils avec moi, glisse-t-elle, sourire en coin. Car ils pensent que je suis derrière eux. "Les sondages, ces fameux sondages qui avaient fait sa force il y a cinq ans, c'est du pifomètre, jure-t-elle. Qui se déplacera pour voter? Les sondeurs l'ignorent! Sûre d'elle-même, Royal fait, et fera tout, pour créer la surprise. Quand ses rivaux étaient en vacances, l'ex-prétendante à l'Elysée a préféré organiser des débats sur Twitter, donner des interviews dans la presse régionale ou squatter le siège du PS pour des conférences de presse au vitriol. "Vous êtes-vous penchés sur la hausse de la fiscalité à Lille?" lâche-t-elle, un brin perfide - une contre-vérité, s'étranglent les lieutenants de Martine Aubry.
Ségolène canarde, sans retenue. A l'université du PS à La Rochelle, où l'ex-candidate à l'Elysée n'a jamais passé autant de temps, elle a déroulé le tapis rouge aux journalistes, les invitant sous une voûte médiévale, dans les fortifications de la vieille ville, à déguster quelques huîtres et du tartare de saumon. "Je suis détendue car, vous allez voir, je suis en tête", plastronne-t-elle, en passant de table en table, tel un joueur d'échecs lancé dans une partie simultanée. A la sortie, ses collaborateurs distribuaient des macarons et une bouteille de cognac aux convives. Au nom, bien sûr, de la promotion de la gastronomie locale.
"elle peut surprendre par son courage"
Côté force militante, son noyau dur d'aficionados, naguère déboussolé, se remet à y croire. A un mois de la primaire, Ségolène Royal devient la candidate dont on commence, même parmi ses adversaires, à se méfier. "On aurait tort de la sous-estimer, elle peut surprendre par son courage, reconnaît un secrétaire national proche de Martine Aubry. Ceux qui s'étaient déplacés en 2006 quand il fallait payer 20 euros l'adhésion ne vont pas se gêner maintenant qu'il faut s'acquitter de 1 euro.
Elle connaît son électorat, celui des banlieues et des milieux populaires, et fait la campagne qu'il faut, à fond, en leur direction." Son programme cible les "indignés", dont elle se dit le porte-voix: blocage des prix de 50 produits de base, encadrement militaire des jeunes délinquants, refonte radicale du secteur bancaire. "Il est temps que les banques, au lieu de commander, obéissent", fulmine Royal la rouge. En déplacement en Seine-Saint-Denis, le 2 septembre, elle se pose, fidèle à sa stratégie, en future gagnante. En marge d'une signature de son livre, elle joue aux chefs magnanimes en expliquant : "Je garde un bon contact avec les autres candidats, car j'aurai à les rassembler." Une campagne au culot.

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